Les conclusions d'une enquête commandée par le ministère des Infrastructures nationales sur les travaux entrepris par un entrepreneur n'ont guère été appréciées au ministère. Le directeur a-t-il été sacrifié pour calmer le contracteur ? L'ex-directeur général de la Central Water Authority (CWA), Hoolass Lochee, était certes strict et sévère envers ceux qui ne se montraient pas sérieux à la CWA. Selon les informations recueillies par le quotidien L’Express, les employés et syndicalistes auraient été instrumentalisés par le conseil d’administration de la CWA et le ministère des Infrastructures pour cacher la véritable motivation de la décision de mettre fin au contrat de Lochee. "Alors qu'un illustre inconnu, Rooben Maran, qui travaillait auparavant au Central Electricity Board, vient de prendre les rênes de la CWA, il est intéressant de se plonger dans les dessous des déboires de son prédécesseur", renchérit le quotidien qui revient sur l’historique de ce qui pourrait devenir une "affaire". Best Construct Ltd avait obtenu plus d'un milliard de roupies de contrats pour la pose de conduites d'eau à travers l'île. L'entreprise mettait beaucoup de temps, trop même, à livrer les projets et, quand elle le faisait, la qualité du travail n'était pas toujours au rendez-vous. Les ingénieurs et autres cadres de la CWA, qui supervisaient les travaux rapportaient ces manquements, en conséquence de quoi l'organisme refusait d’effectuer ses paiements à l’entreprise. Ses représentants se sont dès lors adressés à des « hauts-placés » du ministère des Infrastructures nationales pour se plaindre des retards des paiements et des ingénieurs de la CWA. Le ministère a fini par demander une enquête sur tous ces aspects et a mis ses deux meilleurs ingénieurs sur le dossier, à savoir, Aslam Saumtally, récemment décédé, et Sevanaden Anadachee. Or, le rapport de ces deux ingénieurs en chef a conclu que les cadres de la CWA supervisant les travaux ont bien fait leur travail et a pointé du doigt Best Construct et ses manquements. En résultat, tous les contrats ont été résiliés, car le ministère a jugé qu'il fallait agir alors que les consommateurs restaient privés d'eau courante bien que les réservoirs soient remplis. C'est ce qui s'est passé ensuite qui est trouble, avec bien sûr le renvoi du DG de la CWA le 19 septembre. Osman Mahomed, ingénieur civil et député travailliste, demande que toute la lumière soit faite à ce sujet Il demande qu'une copie du rapport des ingénieurs du ministère soit déposée au Parlement afin d'éclairer les contribuables et les consommateurs.
Narain Jasodanand, L'Express (Port Louis) – AllAfrica